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Chers lecteurs,

Au mois d’août, c’est un voyage un peu inhabituel pour les Lettres d’Alice que nous avons proposé à nos abonnés. Un voyage non pas dans l’espace, mais dans le temps, à la rencontre d’un travailleur du STO, le service du travail obligatoire, pendant la seconde guerre mondiale… Petit retour sur la façon dont nous avons fait et retranscrit ce voyage !

Pourquoi une lettre sur le STO ? 

L’idée de cette lettre estivale est cette fois venue de Noémie. Elle a en effet entendu parler d’un petit carnet en circulation dans sa famille. Et nous, on aime beaucoup les petits carnets mystérieux, autant vous l’avouer tout de suite… Elle s’est donc débrouillée pour nous en récupérer une copie, et nous nous sommes plongées avec une grande curiosité dans la prose de son arrière-grand père. Pendant environ un an, ce fameux Gaston, qu’elle n’avait pas eu l’occasion de connaître de son vivant, a couché sur le papier les détails de son quotidien de travailleur STO, c’est à dire le service de travail obligatoire en Allemagne, pendant la seconde guerre mondiale. Il a été réquisitionné en 1943 et a scrupuleusement noté tout ce qui lui est arrivé, depuis la beauté des paysages jusqu’au grammage de ses repas, en passant par les lieux où il a été déplacé au cours de l’année. Un sacré voyage, surtout pour l’époque, puisqu’il a fini par atterrir en Norvège, à Porsgrunn puis à Saudasjøen. Et ce voyage aussi touchant qu’historiquement riche, on a bien eu envie de vous le faire partager…

Ce qui est fictif

Le grenier : dans la lettre, Alice monte s’asseoir au grenier chez ses grands-parents et tombe par hasard sur une vieille boîte qui contient une tonne de documents d’archives, dont le fameux carnet sur le STO de son grand-père. Cette partie-là est un peu fictionnelle, puisque chez les Lettres d’Alice, on a souvent l’habitude de forcer un peu le hasard ! Noémie avait connaissance depuis un moment de ce petit carnet, et c’est donc directement qu’elle a été creuser de ce côté pour aller chercher des informations… Pour le reste eh bien, c’est tout, il y a encore moins de fiction dans cette lettre que d’habitude !

Ce qui est totalement vrai, et c’est plutôt rigolo

L’épluchage infructueux du bottin : prise par un élan romanesque, j’ai décidé de mener l’enquête sur le carnet mystérieux par la plus traditionnelle des voies : j’ai nommé le bottin ! Une liste de noms et d’adresses était en effet présente à la fin du carnet de Gaston, et j’ai vérifié toutes ces correspondances une à une… Avec bien peu d’efficacité, on doit bien l’admettre ! Nous avons eu un petit peu plus d’informations en passant par le site Geneanet, une mine d’or tenue par des passionnés de généalogie, qui nous a informées sur quelques bribes de vie de ses camarades de l’époque.

Le dénouement façon roman policier : comme souvent dans les romans, les réponses que nous cherchions se situaient juste à côté de nous ! C’est tout à fait par hasard qu’en échangeant avec son cousin, Noémie a découvert qu’il s’était passionné bien avant nous pour ce fameux petit carnet. Il avait accumulé toutes les archives possibles et imaginables dessus. Et il y en avait un bon paquet, puisque Gaston avait tendance à classer minutieusement tous ses documents. C’est donc le cousin de Noémie qui détenait la fameuse boîte que nous avons placé au grenier dans l’histoire d’Alice (Et Gaston aurait sans doute été outré de la voir la vider sauvagement sur le sol dans un élan de curiosité !). Il a beaucoup contribué à l’enrichissement de cette lettre.

Les petits mots doux : l’amour plus qu’évident porté par Gaston à sa femme était vraiment un aspect très touchant de son carnet. L’homme exprimait en effet bien peu ses sentiments. La quasi totalité des écrits consiste en des informations très factuelles : ce qu’il mangeait, l’heure à laquelle il se couchait, ses jours de repos, ce qu’il faisait au travail… Pourtant, dès qu’il s’agissait d’évoquer sa chère et tendre, alors là, il ne tarissait plus de petits mots doux pour la qualifier : me petite femme, mon trésor chéri, mon ange…

Voilà, j’espère que ce petit débriefing vous aura plu ! Nous on a adoré ce plongeon dans l’histoire…