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Lors de mon voyage à Pougne Hérisson, le village Nombril du monde, il y a un moment, comme un frissonnement, un ressenti, que je n’ai pas pu partager dans mes lettres. Je vais donc faire une tentative pour le relater sur ce blog, pour ne pas le laisser se perdre dans le gouffre qui me sert de mémoire et qui laisse parfois s’échapper des choses précieuses.

Je venais de découvrir le jardin aux contes de Pougne-Hérisson, ce lieu où l’on peut découvrir légendes murmurées et œuvres d’art étonnantes, et d’en apprendre plus sur la façon dont ce village s’était créé sa propre légende, celle du “nombril du monde”. J’avais donc très envie de voir de mes propres yeux cette fameuse pierre supposée cristalliser tous les contes de la Terre ! J’ai suivi les indications, pas-à-pas, qui m’ont menée très légèrement à l’écart du centre-ville. Il était posé là, innocemment, cet objet de toutes les attentions légendaires. C’était un rocher aux courbes étonnamment douces, et qui ressemblait ma foi à n’importe quel autre rocher. Pourtant, grâce à tout ce que je venais d’entendre, il s’était chargé pour moi d’une signification particulière, qui me faisait réaliser à quel point la force de la parole et de l’imaginaire pouvait investir les lieux d’une énergie toute nouvelle. 

Une chapelle pour le nombril du monde…

Juste devant le nombril, une petite chapelle ouvrait ses portes à tout visiteur curieux. Faute de curiosité, bien que je n’en manque pas, c’est une soudaine humidité drue venue du ciel qui m’a amenée à franchir le pas. Mes yeux ont pris quelques instants pour s’habituer à la pénombre, si bien que je n’ai pas tout de suite remarqué la particularité de ce lieu de culte. Tel un papillon de nuit mal réveillé, je me suis dirigée vers les vitraux, tout au fond de la chapelle. Les couleurs translucides s’y croisaient, comme à l’accoutumée, mais elles y faisaient un récit bien singulier. Sur chaque vitrail, on pouvait admirer les grandes étapes de la genèse du nombril du monde, le big-bang mythologique, la cristallisation des contes, l’arrivée du parachutiste qui découvrit la mine de contes… Autant de faits légendaires que je vous laisserai le soin de découvrir sur place, si le cœur vous en dit. Interloquée, je me suis retournée vers l’entrée, pour m’apercevoir que la chapelle était en réalité remplie de références à ce conte, de machineries fantasques destinées à l’analyse du minerai de conte… Ainsi, la légende avait pris dans la pierre jusqu’à investir le domaine du sacré !

C’est avec un grand sourire posé sur les lèvres et des légendes plein la tête que j’ai quitté les lieux avec le premier rayon de soleil.

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