Tisser la route
L’art du tissage… Pour quelques jours ou quelques mois, impossible de passer à côté lorsqu’on est en vadrouille au Laos. Au mois d’août 2023, Alice a déroulé le fil d’un singulier voyage aux côtés de celles qui font vivre cet art. Celles, car le tissage au Laos, c’est une histoire de femmes… Et parfois d’esprits malins ! Retour sur les coulisses de ce reportage au cœur d’une culture résolument féminine, réalisé sur le terrain par Morgane Olès.
Qu’y a-t-il dans cette lettre ?
- Trois pages d’un récit de voyage au Laos réalisé sur le terrain
- Des illustrations faites main par le dessinateur Pierre Baillot
- Deux petits polaroids, pour plus d’immersion dans le voyage
- 15g d’un délicieux thé vert Gingembre citron (stocks limités sur cette option !)
Pourquoi un récit de voyage sur les tisserandes au Laos ?
Je suis arrivée au Laos en octobre 2022, après une traversée de la Thaïlande en train. J’ai descendu le Mékong en bateau pour arriver directement à Luang Prabang, une ville magnifique où j’ai élu domicile pour deux mois. Le temps de commencer à apprendre la langue, et de dénicher des idées de sujets pour nos lettres !
Très vite, j’ai remarqué que la tradition du tissage était présente dans la vie de tous les jours : sur les marchés, dans les villages, où les métiers à tisser sont monnaie courante, dans les musées… Impossible de passer à côté ! J’ai donc décidé d’aller creuser un peu de ce côté. J’ai commencé par Ock Pop Tok, un centre de valorisation du tissage, puis j’ai fait la rencontre de Sarah, une Belge venue s’initier à cette tradition. Elle m’a donné quelques contacts dans le nord. Un échange, un ticket de bus… Il ne m’en fallait pas plus pour commencer cette épopée ! Au-delà de la technicité, j’y ai trouvé tout un rapport à la féminité qui m’a fascinée, et m’a décidée à dédier une lettre à ce sujet.
Et la part de fiction, dans tout ça ?
Ban Nayang, Ock Pop Tock, Les sœurs tisserandes de Luang Prabang… Toutes les rencontres dépeintes dans cette lettre ont bien eu lieu dans les endroits décrits. La trame temporelle, en revanche, a été un peu ajustée. Ce récit est en effet le résultat d’un travail de fond sur plusieurs mois, au cours desquels j’ai peu à peu collecté des témoignages au sujet de la tradition du tissage.
Je me suis également inscrite à plusieurs ateliers pratiques à Luang Prabang et dans le nord du Laos, afin de découvrir de plus près leurs méthodes. J’ai d’ailleurs aussi rencontré quelques personnes dans le sud, un trajet que j’ai choisi de ne pas inclure dans la lettre afin de ne pas la rendre indigeste… Mais Alice reparlera à coup sûr de cette région au fil d’autres missives !
Autre fait amusant que je me dois de vous confier : Alice ne s’est pas perdue pour se rendre au village de Ban Nayang, elle… Moi, si. Je me suis rendue à Muang Ngoi, bien plus au nord, pensant que j’allais pouvoir rejoindre mon objectif sans peine. C’était sans compter l’énorme montagne impénétrable qui me barrait le chemin. J’ai donc dû reprendre le bateau en sens inverse, afin de trouver la bonne route !
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Sources documentaires
– De la jupe à la femme : tissage, vêtement et subjectivation au Laos, Annabel VALLARD, CNRS (2009)
– Centre des arts traditionnels et de l’ethnologie de Luang Prabang
– Ock Pop Tok Living craft center